HistoireChapitre 1 : Naissance et orphelinat
Émeline était allongée sur un lit, jambe écartée un morceau de tissus coincé entre les dents. La douleur était atroce mais elle savait qu'il lui était interdit de crier. Son mari se tenait à ses côté, un œil rivé sur la porte d'entrée. Le ventre rond se contractait et des larmes venaient perler au coin des yeux de sa femme. Quelques cris venaient se perdre dans le bâillon, les doigts resserrés sur les draps, jambes écartées mais contractées elle poussait. Le couple Everblight savait ce qu'il risquait si il se faisait prendre, si la milice venait à se rendre compte qu’Émeline Everblight était en train de mettre au monde un troisième enfant. Les règles étaient strictes et la famille comptait déjà deux garçons. Certes Émeline avait multiplié les vêtements larges, mais ses voisins n'étaient pas dupes et elle n'était pas à l'abri de voir débarquer la milice au milieu de sa chambre.
La douleur se faisait plus intense, les draps se déchiraient sous les ongles et de lourds spasmes secouaient le corps d’Émeline. Encore quelques poussée, quelques derniers moment de douleurs et elle fût là. Allisandre, petite tête ronde et cheveu noir, une enfant clandestine, condamnée à être rejetée par le monde. Fruit de l'illégalité mais résultat de l'amour.
Il ne fallut guère plus de quelques semaines pour que la rumeur d'une naissance clandestine se répande au palier 0. Des cris de bébés s'échappaient bien trop souvent des fenêtres et malgré les tentatives pour le dissimuler la milice fût bien vite au courant. Ils vinrent en début de soirée au mois de juin dans le bloc des Everblights. Les deux cadets jouaient dans la pièce principal quand ils avaient débarquer, leurs armes dans les mains. Une bonne partie du voisinage était venu observer la scène, curieux ou indignés. Ils avaient attrapé le couple, les enfants et la petite Allisandre et les avaient tous embarquer sous le regard ahuri de la foule. En seulement quelques minutes le bloc des Everblights étaient vides et beaucoup ne les revirent jamais.
Il fut décider que les enfants Everblight, trop jeune pour être puni des crimes de leurs parents, restent sous le dôme. Devenu alors pupille d'Hélion ils furent envoyé à l'orphelinat tandis que leurs parents étaient exilés hors du dôme. Allisandre n'entendis jamais parler d'eux. Ces deux frères se refusaient à mentionner leur famille et à vrai dire ils l'évitaient autant que possible. La jeune orpheline grandit sans d'autres repères que ceux imposer par Hélion, sans mère, sans père, au milieu d'une flopée de gosses victime de lois abusives. Allisandre était une jeune fille solitaire, elle passait des heures, assisses à parler toute seule. Les autres ne l'approchaient pas, certains racontaient qu'elle était folle et d'autres qu'elle portait simplement malheur. Même ses frères ne lui adressait pas la parole, ils étaient même les plus dur de tous avec elle. Entre quolibets et reproches ils avaient choisis de la renier, elle n'était pas leur sœur mais celle qui avait probablement tuer leurs parents.
Allisandre avait finalement atteint la majorité, bien qu'adulte elle demeurait toujours à l'orphelinat. Après tout elle n'avait pas de famille,n'était pas marié, elle avait donc peu de chance de se voir attribuer un bloc. Elle voyait les gamins défiler chaque années, plus ou moins jeunes, ils venaient tous s'entasser dans les lits, pupilles d'Hélion. Quand elle atteint ses dix-huit ans on lui suggéra avec insistance de trouver un emploi, qu'elle ne pouvait rester là à profiter de la sécurité et de la société sans rendre son pareil.
Les journées étaient devenues monotones : couture, retour à l'orphelinat, pensée et sommeil. Un rythme parfait où elle n'avait guère besoin de côtoyer trop de monde. Allisandre se sentait mourir à petit feu, ses frères avaient quitter l'orphelinat depuis longtemps, ils s'étaient intégrer et même marié. Pendant un temps Alli pensait qu'ils allaient la prendre avec eux, en partant, mais ils l'avaient regardé une dernière fois, le regard mauvais, un sourire moqueur sur le visage.
Chapitre 2 : Meurtre et échappatoire
C'était la nuit, depuis le palier 0 du dôme elle ne pouvait pas voir les étoiles et le ciel lui était quelque chose de totalement inconnu. Elle avait rejoint la place publique après sa journée de travail. Elle avait cousu, sans s'arrêter, sans même penser, et puis alors que tout le monde rejoignait son bloc, parfois souriant, parfois riant, se tenant la main ou s'enlaçant, elle avait pleuré. En dix-neuf ans elle n'avait jamais laissé échapper la moindre larmes, pas même quand elle tombait ou quand tout les enfants la repoussait, se moquait. Elle avait tenu, forte, malgré la solitude, la peur et la souffrance. Ce soir là pourtant elle s'était assise dans un coin et s'était mis à sangloter, des sanglots ravageurs qui lui secouait tout le corps. La tristesse, la peur, la RAGE ! Tant d'émotions qui se bousculaient en elle, se succédaient. Tristesse d'être seul, peur de ne jamais trouver sa place et RAGE contre Hélion. Hélion et ses lois, Hélion qui avait fait d'elle une orpheline, une rebut, une moins que rien. Et alors que tout cela se bousculait dans l'esprit de la jeune fille, il traversa la place, cet éternel sourire les lèvres.
Tout avait été si vite, elle l'avait suivi, ils avaient parlé, il s'était moqué et elle avait frappé. Elle l'avait frappé encore et encore, déversant toute la rage qu'elle avait en elle. Elle avait frappé son frère jusque ce que son sang vienne se répandre, jusque ce que son souffle déjà faible cesse. Et malgré le corps inerte sous ses poings, elle frappait, encore et encore jusque la rage s'estompe et que la fatigue et les larmes la remplace. Face à elle le visage tuméfié de son frère était méconnaissable, de larges entailles s'ouvraient sur ses pommettes, ses lèvres et son arcade. Le sang commençait à virer au brun et les mains d'Allisandre commençait à lui faire mal. Ses phalanges étaient meurtries par la puissance des coups qu'elle avait donné. Allisandre regarda une dernière fois son frère et l'abandonna dans là, dans le noir, mort. Elle savait ce qui lui restait à faire.
Allisandre se faufila jusque l'orphelinat, elle glissa quelques affaires dans un sac à dos et quitta ce lieu pour toujours. Elle savait que sortir d'Hélion pouvait signer son arrêt, mais y rester l'assurait d'y passer. Elle avait commis un meurtre, les lois étaient claires, une vie pour une vie et peu importait si la victime était un connard prétentieux. Elle avait embarqué quelques vêtements, un couteau assez large qu'elle avait volé dans les cuisines de l'orphelinat et quelques rations de nourriture qui devait être servit au repas de demain. Elle savait que ses chances de survie étaient minces, si la radiation ne la tuait pas, la nature pourrait s'en charger, la faim, la soif ou une bête sauvage. Pourtant sa décision était prise, elle préférait encore crever libre que se faire exécuter.
Il ne lui fallut guère trop de temps pour se faufiler au sous-sol et trouver un passeur fut bien moins compliqué que prévu. En revanche elle n'avait pas d'argent pour le payer, mais elle savait que la petite puce logée derrière son oreille était une bonne monnaie d'échange. Elle rassembla son courage, dissimulée dans un coin elle mordit dans un pan de tissus et d'un geste brusque elle enfonce la couteau derrière son oreille. Elle le tourna, plusieurs fois, charcuta les chairs et fini par extraire la petite puce, dernier élément qui la lierait à Hélion. Elle n'y retournerait jamais.
Chapitre 3 : Vie sauvage et survie
L'extérieur, des kilomètres et des kilomètres de vieilles pierres, de déserts arides et un soleil cuisant. Allisandre s'avait à quoi s'attendre en quittant Hélion, mais jamais elle ne se serait imaginé que ce serait aussi difficile. Ce fût d'abord les radiations qui la firent souffrir. Vomissement, peau brûlée, poumon suffocant, elle crût bien qu'elle allait crever. Mais malgré la douleur, les forces qui s'amenuisaient chaque jour elle continuait à marcher. Son corps survécu aux radiations, après trois jours à souffrir le martyr, les symptômes se firent moins violents, son organisme résistait. Une fois la galère des radiations passés, ce fût la soif et puis la faim. Il lui fallut presque une dizaine de jours pour traverser le continent. Elle survivait avec les quelques rations de nourriture qu'elle avait trouvé, parvenait à chasser de temps à un autre un rongeur qui passait par là et se cachai dans des grottes ou des ruines de villes.
Au bout du troisième jour la gourde d'eau qu'elle avait emmené fût vide, au bout du cinquième la soif devenait atroce. Une fois encore elle crût qu'elle allait mourir. Au milieu de la nuit elle errait à la recherche d'un point d'eau, même minime et elle finit par le trouver. C'était une petite oasis avec un point d'eau minuscule, à côté de celui-ci se trouvait un homme ou bien une femme. Son visage était recouvert de larges bandes de tissus blancs et elle ne parvenait pas à distinguer ses traits. Allisandre s'approcha à pas de loup, sa gourde à la main, elle s'allongea sur la sol et se jeta sur la faible source. Elle plongea ses mains avec avidité dans le liquide cristallin et le porta à sa bouche. L'eau qui glissait dans sa gorge était une véritable bénédiction, elle revivait. Et alors qu'elle était affairer à s'hydrater, elle ne vit pas l'homme qui avait surgit derrière elle, une arme à la main. Seule la chance lui sauva la vie, alors que l'arme était prête à s'abattre dans son dos, elle se retourna pour récupérer sa gourde. Un faible cri s'échappa de la bouche de la jeune fille et dans un mouvement réflexe elle envoya un coup de pied violent dans le ventre de son adversaire. Il vacille, mais revint à la charge, se jetant sur la jeune fille. Elle se débattit, se défendit en mordant, griffant tant qu'elle pouvait. Elle pouvait voir le reflet de la lune sur la lame de son couteau à seulement quelques centimètres d'elle. Elle retenta un coup de pied qui réussit à repousser son assaillant assez longtemps pour qu'elle s'empare de l'arme. Alors qu'il se jetait à nouveau sur elle, elle enfonça la lame dans sa gorge. Une giclée de sang chaud éclaboussa sur le visage d'Allisandre, l'homme mourut, sur elle, se vidant de son sang, un regard de surprise à jamais ancré sur son visage. La survivante se leva avec l'eau de sa gourde et la remplit à nouveau, elle fouilla le cadavre, vola son arme, ses vivres et mêmes une partie de ses vêtements. Puis elle l'abandonna là et repris sa route.
Cela fait maintenant deux ans qu'Allisandre survit à l'extérieur après avoir erré longtemps sur le continent elle a fini par trouver le littoral. De nombreux combats, de nombreuses blessures et de nombreux meurtres lui ont permit de s'attirer le respect de quelques clans locaux. Elle peut boire et manger sans se faire agresser et elle se fait même engager pour diverses missions, meurtres, chasses etc.. Elle offre ses services en échange de nourriture ou d'autres choses pouvant l'aider à survivre. Sept ans de survie, et elle compte bien continuer ainsi.