Φ Les jeux de Reiver (5/5)

"-Ast Febvre."

Contraint. Forcé. Voilà ce que tu es. Poussé par tes camarades sur le devant de la scène que tu ne souhaites pas rejoindre. Des jeux ? Et puis quoi encore ? Tu as du travail. Pas le temps de t'occuper de ces âneries. Pourtant ils ont écrit ton nom dans la liste des inscrits. Comble du hasard tu as été tiré. Toi. L'orphelin, pupille de Reiver, la honte de l'avant-poste. Tu ne veux pas participer à ces jeux. Pour quoi faire ? Tu n'es pas chanceux. La gloire ne t'intéresse pas et la récompense encore moins. Ce sont des jeux créés pour amuser les citoyens et tu vois d'un mauvais œil l'entrée d'étrangers dans l'avant-poste. Encore plus lorsque tu as vu le premier nom. Calist. Alors tu acceptes. Tu foudroies du regard tes camarades de la défense avant de t'incliner. Pour surveiller cet enfoiré tu veux bien te prêter à cette mascarade. Tu fais confiance à Leviaz pour veiller sur le reste de la troupe. Ton regard se fixe à celui de Calist. C'est maintenant une question d'honneur, un nouvel affrontement.

Reiver. Aloy n'y était jamais entrée. Et pourtant, elle était là, par elle ne sait quelle magie. La brune assistait à une compétition. Quel genre de compétition ? La jeune femme n'est pas très enchantée à l'idée d'être à Reiver ; c'est près d'Hélion après tout. Elle a juré à son frère qu'elle n'y mettrait plus les pieds.

— Aloysia Raeken.

Et merde. Le coeur de la jeune femme rate un battement. S'il y avait des hauts-gradés, ils feraient rapidement le rapprochement entre elle et son père, qui fait partie de l'élite du dôme. Elle eut alors peur qu'on la prenne pour la ramener auprès de sa famille. Elle est la dernière appelée. Elle est pâle comme un linge, un air maladif sur le visage alors qu'elle est persuadée qu'on va lui arracher sa liberté. La brune est la dernière à avoir été appelée.
Une fois au milieu de ce qui semble être une arène, Aloy se rend compte que personne n'a réagit à son nom. Personne. Au fond ça la rassure. Elle observe alors à qui elle a à faire. Ca s'annonçait mal pour elle. Elle est la seule femme du lot. On ne peut pas dire qu'ils soient chétifs, qui plus est. La jeune femme ne pourra compter que sur son intelligence pour s'en sortir. Elle décide alors de se diriger vers le concurrent qui l'inspire le plus : Ast Febvre. Il a l'air d'avoir son âge et elle pense qu'elle pourrait éventuellement former une alliance. Elle lui tend la main, pour le saluer.