Vaughn Jagger - Terminée

Anecdotes

Il a une fille de 16 ans, Nox Jagger ◈ Vaughn était uni à Eyli Senam, à la mère de Nox, de qui il s'est séparé il y a onze ans ◈ Participe incognito à des combats clandestins dans le niveau -1 ◈ Vaughn devra succéder à son père au poste de Secrétaire d'intégration ◈ Bien qu'il expose un visage de parfait connard, Vaughn a toujours tenté d'améliorer le quotidien des personnes qu'il croise à l'ombre des regards indiscrets

Histoire

Vaughn n'a pas vécu dans l'étreinte d'un joyeux foyer chaleureux et aimant aux parents présents et attentionnés. Sa mère s'occupait de lui comme elle le pouvait, préférant de loin s'occuper d'elle-même. Son père était très pris par son travail : comme s'il l'avait épousé lui et que l'idée de famille n'était qu'un devoir imposé par le dôme ; les Jagger possèdent un savoir, ils se doivent de le transmettre aux nouvelles générations. Comme une assurance de la reprise des idéaux familiaux. Vaughn fut longtemps marqué par l'indifférence d'un père exigent pourtant de lui le meilleur. Alors il tentait de tout faire pour lui convenir. Évidemment, ça n'allait jamais... Ce qui poussa le jeune homme à tout aire pour être remarqué. Lucian Jagger, alors agent d'intégration, faisait de son mieux pour camoufler les extravagances de son fils, le corrigeant comme il se devait. Avec plus de force et de violence que de mots. Lucian ne s'intéressait pas au pourquoi du comment. Tout ce qu'il voyait, c'était une déviance chez son fils. Et il était impensable que sa progéniture soit déficiente. Alors tous les moyens furent bon pour le remettre dans le droit chemin. Ce que Vaughn finit par accepter... à défaut d'obtenir ce qu'il voulait réellement et dans la peur de se voir destituer. L'honneur et l'image était un  point d'honneur pour Lucian : tout devait être parfait. Vaughn voulut plusieurs fois jeter l'éponge, mais poussé par un besoin de reconnaissance, l'obstination de son père à mettre en exergue ses échecs et rester aveugle face à ses réussites le mettait dans une colère froide. De ce sentiment intense s'établit une certaine rancœur transformée, avec les années, en un défi sans fin. Car Vaughn a apprit son père. Il a fini par le voir d'un autre point de vue que celui du fils.

Dès ses quinze ans, Vaughn put travailler auprès de son père. Il n'était pas toujours accepté, mais il participait à certains échanges entre Secrétaires, quelques réunions avec les Conseillers et, lorsque c'était nécessaire, pouvait voir le travail de son père à travers les caméras de surveillance de la Zone Transitoire dans laquelle il ne put commencer à mettre les pieds qu'à ses vingt ans. Vaughn a, durant quelques années, travaillé comme agent d'intégration. Son père tenait à ce qu'il ait cette place, au moins pour un temps, afin qu'il comprenne ce que faisaient les petites mains. Les exécutants qu'il allait être amené à gérer le jour où Lucian viendrait à passer l'arme à gauche. Pour le Secrétaire d'Intégration, il est essentiel d'avoir été à la place de chaque maillon du processus d'intégration pour réellement comprendre ce système. Que ce soit des basses besognes aux plus importantes. Vaughn ne pourrait tout avoir sans qu'une seule goutte de sueur n'ait perlé sur son front. Vaughn appuyait son père dans ses décisions, respectait ses choix et faisait ce qu'il souhaitait qu'il fasse sans jamais le contredire. Mais à côté de cela, le jeune Jagger ne s'oubliait pas pour autant ; loin des yeux de son géniteur, il se rendait régulièrement au niveau 0 pour différentes affaires : trocs, échanges de services, quelques jeux d'argent pas très licites, des virées plus que douteuses. Toujours à moitié masqué, évitant les patrouilles. Sans doute avait-il été mis sous surveillance à plusieurs reprises. Mais dans le niveau 0, Vaughn est loin d'être le plus suspect des réfugiés.

Cette faculté qu'il avait à se fondre dans les masses, à dévier les surveillances, lui permit de mettre un pied dans le monde lugubre et austère du niveau -1. Sans ignorer qu'en suivant les accès débloqués par sa puce la milice pouvait retracer ses itinéraires, Vaughn s'assurait de ne faire ses allers-retours que lorsque son ami d'enfance était présent au poste de surveillance. Au niveau -1, Vaughn aimait s'adonner à quelques paris sur des combats clandestins et, au fil des mois, se mit d'ailleurs lui-même à combattre. Au début, il n'était pas bien capable face à ses adversaires... Mais Jagger n'était pas sans ressources. Ces combats n'avaient rien à voir avec les duels qu'il se faisait jadis avec son ami : la brutalité était de mise et ce, sans aucune retenue. Les premières fois furent désastreuses. Cependant, apprenant de ses échecs, Hares comme il se surnommait, finit par gagner ses premiers combats. Les médaillons qu'il gagnait à faire cela ne lui importait pas le moins du monde... Mais empochant le butin, il se rendait ensuite au dispensaire se faire rafistoler. On lui demandait parfois ce qui lui était arrivé, mais Vaughn restait silencieux et froid, expliquant que ça n'était pas ses affaires. Bien qu'il se gardait une petite part du pactole, il remerciait à sa manière le dispensaire en faisant quelques dons anonymes : laissant ses gains discrètement à portée du personnel. Un jour, une main douce se posa sur son poignet généreux. « Avons-nous là le visage d'un bienfaiteur inconnu ? » Prononça une voix douce qui ne lui était pas méconnue. Vaughn posa sa main libre sur le poignet de la jeune femme en lui glissant un regard. Cette dernière l'avait ramassée dans une rue sombre lors d'un de ses premiers combats lamentablement perdus. Elle l'avait ramené au dispensaire et soigné. « Un visage qui ne vous est pas si inconnu qu'il n'y paraît », répondit lascivement Vaughn.

Ils s'isolèrent à la demande du fils du Secrétaire. Gardant un certain mystère sur qui il était, Vaughn lui expliqua qu'en un sens, il rétablissait l'équilibre à sa hauteur. Techniquement, l'argent qu'il gagnait n'appartenait pas à une tranche très valeureuse de la population du dôme ; c'était donc avec un certains sens très particulier que Vaughn reversait ces médaillons égarés à un établissement à la cause bien plus noble. Les clandestins du niveau -1, ce serait son travail de les dénoncer, comme tout réfugié. Son travail de filtrer les illégaux et de reporter les intégrés ayant entravés les règles, faute d'avoir pu se faire une place au dôme. Mais pour Vaughn, en un sens, ces parias étaient un mal nécessaire. Après tout, contre qui viendrait-il extérioriser ses frustrations s'il n'y avait pas ces oubliés du système ? Sympathisant avec Eyli, la fameuse demoiselle qu'il avait rencontré au dispensaire, il partagea quelques belles discussions sur le monde. Baissant peu à peu sa garde, finissant pas lui confier qui il était et les enjeux de sa position. Prétextant qu'il aimait s'occuper officieusement de certaines mauvaises personnes afin de justifier ses ecchymoses tout en gardant secret son hobby interdit. Elle était ravissante, douce et avec un grain de folie, de cette folie d'où naissait le génie. Une délicieuse créature dont les charmes finirent inéluctablement par le séduire. Vaughn est un homme après tout, et il avait beau n'avoir que 22 ans lors de leur rencontre, il n'était plus innocent depuis quelques temps... De cette histoire vint une nouvelle à laquelle Vaughn n'était pas vraiment préparé : un enfant. Eyli était enceinte ! Cet impair dans le programme fit découvrir la peur à Vaughn. Il devait s'officialiser avec elle... Jamais son père ne l'accepterait si ce n'était pas le cas et jamais elle ne pourrait assumer cet enfant seule, perdue dans le niveau 0. Vaughn voulait lui offrir une autre vie, une vie plus sûre. Mais comme il s'y attendait, Lucian ne fut pas des plus respectifs. Comment son fils pouvait s'acoquiner avec une personne aussi bas dans l'échelle sociale ? L'image des Jagger méritait un bien meilleur parti que cette... Eyli.

Vaughn comprit rapidement que les choses ne pourraient pas être comme il le souhaitait et que, malgré son âge, il restait sous la coupe de son père. Il n'avait pas d'autre choix que d'obéir à son père. Lucian sembla prendre sur lui la première année. Mais Vaughn savait que la naissance de l'enfant n'arrangerait rien. L'effet fut même plus pervers qu'il n'aurait pu l'imaginer : Vaughn devait garder l'enfant, quoi qu'il advienne, mais se détacher d'Eyli. Cela lui paraissait impossible. Il aimait la jeune Eyli, d'un amour qu'il ne pensait pas possible. Ses rapports amoureux avaient toujours été d'une distance et d'une froideur telle que ça lui paraissait impossible de se défaire d'elle. Il lutta les premiers temps contre l'insistance de son père. Mais ce dernier fini par lui faire comprendre l'importance des rangs, de ne pas se mêler au peuple sans penser à l'avenir. Avec cette union, Vaughn condamnerait tout le travail qu'avait fait son père pour hisser les Jagger au sommet. Mettant la famille dans la balance, Vaughn finit par céder et décida de mettre fin à sa relation avec Eyli. Leur fille, Nox, avait alors 4 ans. Petit à petit, Vaughn se montrait distant avec Eyli. Il passait beaucoup de temps avec Nox, l'éloignant parfois de sa mère des heures. De ce changement naquit une incompréhension chez Eyli dont Vaughn se servit allègrement pour lui mettre dans son visage ses défauts : comment pouvait-elle croire être capable d'offrir à Nox une belle vie ? Alors qu'elle n'était que rebouteuse à peine reconnue ? Comment pouvait-elle comprendre l'importance qu'avait une famille d'être unie et donc d'être de même rang, elle qui n'avait jamais eu de famille ? De reproche en reproche, sans plus aucune promesse d'union pouvant élever son rang et lui offrir tout ce qui fallait pour élever convenablement Nox, Eyli en vint à croire Vaughn lorsqu'il lui déclara que pour le bien de leur fille et son bien à lui, ils ne devaient plus être ensemble. Que tout ça n'avait été qu'une passade qui lui était passée. Que s'il avait vraiment voulu construire quelque chose avec elle, il l'aurait demandée en union il y a déjà bien longtemps. Qu'elle n'était qu'une idiote naïve et aveugle pour ne pas s'en être rendue compte plus tôt.

Agissant comme un parfait connard avec Eyli, Vaughn s'assura une séparation qui convenait à son père et qui convainquait Eyli. À côté de cela, et comme Lucian le lui intimait férocement, Vaughn mettait un point d'honneur à ne pas perdre le contact de sa fille. Même si au début il venait rarement, ses visites se firent plus régulières. Au moins une fois par mois, Vaughn passait toute une journée avec elle. Nox était la véritable femme de sa vie. Chaque fois qu'il la voyait, il lui offrait un présent. Mais il n'était malheureusement pas très doué pour témoigner l'amour qu'il lui portait. Déportant cet intériorisation sur Eyli envers qui il ressentait toujours une irrésistible attirance. Un jour où il était complètement éméché d'une nuit passée dans l'illégalité la plus totale, il retrouva Eyli, lui demandant de le rafistoler. Ce qu'elle fit non sans mauvaise tête. Éprit d'une pulsion primaire, Vaughn vint la toucher, chercher à embrasser ses lèvres et obtenir ses faveurs. Ce qu'elle refusait de gestes fermes. Mais de son gabarit, la jeune femme ne pouvait pas faire grand chose. Vaughn la força à lui donner ce qu'il désirait, sans considérer une seule seconde ce qu'elle pouvait ressentir à cet instant, ni pourrait ressentir après. Malgré la colère et la rancœur qu'elle était en droit de lui vouer, Vaughn dut de moins en moins contrer ses tentatives d’échappatoire. Une torture pour l'esprit de la jeune femme dont le corps témoignait pourtant tout le désir qu'elle pouvait encore ressentir au contact des mains de Vaughn sur ses courbes diaphanes. Encore aujourd'hui, il arrive que Vaughn se présente à elle dans le plus grand des silences. Des soirs de faiblesse de sa part, où il trouve la force d'abuser de ses faiblesses à elle. Sans jamais lui avouer ce qu'il ressent au plus profond de lui ; cet amour déchirant qu'il renferme à chaque fois en confrontant Eyli à ses propres faiblesses à elle. Lui reprochant de le repousser alors qu'elle n'a jamais vraiment accepté l'idée qu'eux deux, ils ne construiraient rien ensemble. Il lui reproche cet espoir infime qu'elle ressent. Cette idée folle où il lui reviendrait. Ou encore l'idée qu'un jour elle serait digne de lui, digne d'un Jagger. Une impertinence et une prétention qu'il lui coûte d'exacerber.

De loin, non sans un pincement au cœur, Vaughn ne peut que constater la perdition d'Eyli. Le fait qu'elle s'étiole peu à peu avec les années, perdue, esseulée. Même leur fille s'éloigne d'elle... Au plus grand plaisir de Lucian, Nox semble préférer la situation de son père à celle de sa mère. Elle démontre certaines capacités exploitables pour suivre les pas des Jagger : de sa famille. Loin des méandres du niveau 0 et des alentours du dispensaire, les yeux de Nox semblent s'illuminer. Remarquable enfant, elle devint une remarquable adolescente brillant d'un esprit curieux qui gagne à être cultivé dans un environnement propice à l'apprentissage. Vaughn met un point d'honneur à ce qu'elle reçoive une certaine éducation. Même si au départ Lucian grinçait des dents, pensant qu'elle s'empresserait d'en faire profiter le déchet qui lui servait de mère, Vaughn finit par le convaincre. Ce qui n'était pas une mince affaire ! Mais Nox représentait la relève ! Même si Vaughn ne perd pas de vue l'idée que son père veuille lui trouver un bon parti avec lequel il pourrait avoir un deuxième enfant, il considère Nox d'un amour paternel infini. Lorsqu'il la voit, il ne voit pas un nom de famille ni une lignée, mais le fruit de son Amour. Le bijou le plus précieux du dôme. Et peut-être qu'au fond, Nox perçoit cet amour qu'il ne sait exprimer. Lorsqu'elle le regarde de ses yeux pleins d'admiration, le cœur de Vaughn se gonfle et plus rien ne semble exister autour d'eux. Même s'il s'en voudrait de l'accaparer et de l'éloigner d'Eyli, Vaughn se rend compte qu'il ne pourrait pas vivre sans Nox. Que l'idée qu'elle vienne habiter avec lui et de plus en plus persistante. Et cela, non pas parce que son père le lui martèle, mais bien parce qu'elle est une part de lui. Sans Nox, Vaughn ne se sent pas entier... Tout comme, en vérité, il ne saurait se sentir entier sans Eyli... Une fatalité qui le pousse à se donner de plus en plus dans son métier. Un moyen d'oublier ce vide qu'il ressent face à cette peine que lui inspire sa vie privée.

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